Les élections régionales constituent un enjeu important pour la vie quotidienne de nos concitoyens, pour la vie économique du pays et l’aménagement démocratique de son territoire.
Elles constituent un moment capital de la vie politique française.
La droite, le MEDEF, et leur porte parole politique, Nicolas Sarkozy, s’efforcent de déconstruire la société française pour lui substituer un système entièrement soumis au diktat de l’économie néolibérale, à la loi de la concurrence impitoyable entre les pays, entre les territoires et entre les personnes, à l’impératif de la « performance économique » comme seul critère de civilisation.
Ce modèle est destructeur d’humanité. Il remet en cause des décennies de luttes démocratiques qui, dans notre pays notamment, ont permis de forger, à partir du programme du Conseil National de la Résistance, un modèle social original fondé sur la solidarité, les services publics et l’intervention de la puissance publique au service de l’intérêt général.
Nous sommes à un tournant. Ou bien nous cédons à cette entreprise de démolition, ou bien nous décidons, ensemble, de construire notre propre espace citoyen dans un monde en mouvement laissant place à l’émergence d’autres voies politiques, sociales, démocratiques et de développement durable.
Bien sûr, tout est fait par le pouvoir actuel pour que la prochaine consultation électorale, celle des élections régionales, masque ces enjeux politiques fondamentaux.
Les élections risquent de s’enliser dans des débats téléguidés par l’Elysée sur l’identité nationale, le port de la burka et la sécurité ou encore la mise en spectacle des conflits de personnes.
Certaines de ces questions sont importantes pour notre vie démocratique et sociale. Mais elles ne trouveront leur issue que dans le retour à une politique solidaire seule garante du respect de chaque personne, de la liberté, de l’égalité et de la fraternité entre chacune et chacun.
Nous voulons empêcher cette droite féroce et arrogante de reconquérir des régions pour « aligner » leurs politiques sur les projets nationaux de Nicolas Sarkozy. Le gouvernement a décidé de réduire à une portion congrue le pouvoir des collectivités locales de notre pays, avec moins d’élus, moins de responsabilités, moins de moyens – au total moins d’intervention publique en faveur des citoyennes et des citoyens – le tout au profit de « métropoles » entièrement inscrites dans une concurrence économique indifférente à la réduction des inégalités sociales et géographiques de nos régions. Au contraire de cette logique, nous voulons participer maintenant et demain à des politiques régionales plus audacieuses, mieux ancrées à gauche, plus participatives, capables de relancer des espoirs nouveaux de générosité, de solidarité et d’efficacité authentique.
Mais empêcher la droite de reconquérir des régions ne suffit pas. Nous voulons bien plus.
Nous voulons participer à la construction d’une nouvelle offre politique à gauche qui s’engage dans une profonde transformation de la société, en rupture avec les logiques libérales actuelles. Nous voulons, dans le respect des engagements de chacune et chacun, que le mouvement social et citoyen, soit un acteur essentiel de cette transformation, en concertation permanente avec les forces politiques engagées dans cette transformation.
Nous sommes aux côtés du Front de Gauche parce qu’il s’adresse à l’ensemble de nos concitoyennes et concitoyens, à toute la gauche, pour construire ce projet de transformation sociale. Dans ce contexte, nous voulons prendre parti.
La conversion néolibérale de la gauche à cette culture gestionnaire et managériale de la société doit cesser. Ce ressaisissement politique est vital. Il conditionne la confiance du peuple dans ses représentants et la légitimité politique des institutions républicaines. La gestion publique des régions ne peut se réduire à une pure gestion technico-administrative de proximité s’accommodant des inégalités sociales, compatible avec la politique du gouvernement « sarkozyste ». La question de l’écologie, ou celle du droit des « sans » ne peuvent être déconnectées de la question d’une alternative à la société capitaliste. Le débat à gauche ne saurait se résumer à une compétition pour la première place parmi les gestionnaires de la pénurie. Il faut un débat sur les choix politiques à même de changer la vie et de redonner confiance en la politique.
Nous sommes aux côtés du Front de Gauche parce que c’est un rassemblement politique à responsabilité pleine et entière soucieux de proposer un nouvel espace restituant aux citoyens leur capacité de décision.
Nous voulons contribuer à stopper l’enchaînement mortifère qui consiste pour la gauche à gagner les élections locales sans jamais gagner les élections nationales. Cela passe par des politiques régionales en rupture avec les logiques dominantes libérales. Ces politiques sont les plus à même de donner du sens, pour tous, à l’action en direction de celles et ceux qui souffrent le plus des inégalités. Ce sont ces politiques qui peuvent donner envie à nos concitoyens de prolonger leur vote de gauche du local au national et permettre une authentique alternative politique.
Oui, nous voulons une démocratie sociale et participative qui favorise l’intervention des citoyens dans les décisions à tous les niveaux. Oui, nous voulons une politique écologique indissociable de la lutte contre les inégalités et l’obtention de droits nouveaux pour les salariés et les citoyens. La préservation de notre planète n’est pas compatible avec les exigences de rentabilité financière à court terme des groupes multinationaux et des promoteurs du « capitalisme vert ».
Oui le féminisme est notre combat. Nous refusons la domination patriarcale et tout retour en arrière sur les droits des femmes. Et nous voulons traduire en acte concret les clauses les plus favorables aux femmes dans les différents pays de l’Europe et du Monde. Nous voulons une véritable solidarité garante du lien social et d’une identité forte, construite au jour le jour dans le respect des histoires de chacun et chacune.
Oui, nous voulons une économie tournée vers un autre type de développement qui contribue à satisfaire les besoins humains. Tous les besoins, ceux de formation, ceux d’un travail utile pour chacun, appuyé sur un pouvoir d’achat permettant de vivre dignement et sur des investissements en faveur de la recherche, des technologies nouvelles et des emplois durables. Nous voulons un aménagement du territoire qui favorise les échanges humains et la coopération, l’accès de tous et de toutes à la culture et aux savoirs, et non pas celui qui réduit la vie sociale aux seuls aléas des flux financiers.
Oui, nous voulons que nos métiers retrouvent tout leur sens, que soigner et guérir soit toujours la priorité des professions de santé, que chercher ne se fasse pas sous la contrainte de la rentabilité immédiate et de la guerre économique, qu’éduquer ne se fasse pas en fonction des besoins en salariat du patronat, que l’innovation et l’imagination en matière d’art et de culture soient encouragées par l’intervention publique et soustraites au formatage économique des industries culturelles.
Le pouvoir en place veut imposer le tout marchand. Il nous invite à tout vendre, à tout acheter ; à nous « vendre » nous-mêmes dans un commerce qui tue la relation aux autres comme à soi-même.
Nous voulons, nous, donner, transmettre, recevoir, échanger et construire pour redonner au débat public tout son sens. Nous voulons construire des solidarités matérielles et symboliques par des espaces citoyens pour permettre à chacune et chacun de s’engager, ensemble, dans la transformation de notre société.
La concurrence féroce de tous contre tous, l’extrême solitude des égoïsmes, la rivalité fratricide, qui résultent du management par la peur et la pénurie ne sont pas les conséquences de la nature humaine, elles sont le résultat de la dissolution de la communauté et l’oubli de chacun face à ses responsabilités de transmission et d’avenir.
En contrepoint de cette impulsion suicidaire des idéologies actuelles nous voulons refonder le lien social sur les valeurs de notre République et de notre histoire héritées des luttes sociales, des désirs citoyens de justice, de liberté, d’égalité, de solidarité et de fraternité, engageant chacune et chacun à construire du sens et de l’avenir pour l’humanité de l’homme.